mercredi 24 janvier 2018

Ma confiance

Où se termine la confiance en soi et où commence la vantardise ?

C'est une question que je me pose régulièrement. Parce qu'il semble mal vu d'avoir confiance en soi. Du moins, d'affirmer ses forces, ses talents et ses qualités. Je le sais, car je le vis. Je suis une personne directe, franche, sans filtre ni masque. Je ne dis pas que je suis bonne dans quelque chose ou que j'ai une qualité spécifique pour me vanter. Je le dis parce que je le sais. Est-ce que ça signifie que je suis infaillible et ne peut pas me tromper ? Non. Est-ce que ça veut dire que je suis la meilleure en tout ? Bien évidemment pas. Est-ce que je sous-entends que l'autre face à moi n'a pas cette qualité ? Me reconnaître n'enlève rien à personne. Est-ce que je prétends être parfaite ? Assurément pas.

Je sais seulement qui je suis. Et je peux nommer mes forces comme je peux nommer mes faiblesses. Mais j'ai l'impression qu'on proteste presque plus quand je prétends à la beauté qu'à la laideur. Comme si bien se connaître et savoir qui l'on est ne pouvait que se faire que négativement. Du moins, se faire seulement en silence. Devrais-je me taire ? Pourtant, lorsqu'on parle de mes difficultés, je les nomme tout aussi ouvertement.

Il y a des choses dont je suis fière. D'autres dont j'ai peut-être un peu honte, du moins pour lesquelles je ressens une certaine gêne. Je suis qui je suis dans toute la magnifique complexité de l'être humain. Et je ne comprends pas pourquoi il me faudrait le taire.

dimanche 21 janvier 2018

Temps de manque

Pourquoi est-ce les gens qui le méritent le moins qui nous manquent le plus ?

Tu me manques...


lundi 15 janvier 2018

Violence (in)humaine

Je viens d’être victime de la laideur humaine de façon violente. 

On vient de m’insulter comme si j’étais une mauvaise herbe, une sale merde, un insecte nuisible. Comme si je n’étais rien du tout. On m’a insultée sur tous les plans possibles, sur toutes les facettes de ce que je suis, de ce que je vis, de ce que je veux. À coup de messages carrément dégueulasses. De claques sur la gueule mal écrites.

J’ai ma peau qui en tremble. Comme si la laideur était allée s’y installer. Je comprends à peine. Pourquoi ? Mais aussi comment est-ce possible de puiser tant de haine en soi pour la cracher sur les autres ? Quelqu’un que je connais très peu. Que j’avais bien mal jugé.

Je me sens humiliée, je me sens sale. Comme si j’avais son vomi de mots qui coulait partout sur mon corps. Comme si j’étais fautive, au moins naïve.

J’essaie de me calmer, mais je reste physiquement atteinte par ce déferlement de saletés. Oui, mon esprit aussi bien sûr. Mais je le sens dans mon corps. Dans mon ventre serré. Dans mes poumons étouffés J’essaie vraiment de prendre de grandes respirations et je me dis d’aller chercher le calme en moi. C’est difficile.

Et tout cela survient alors que quelqu’un d’autre, que j’appréciais beaucoup et respectais, vient aussi, il y a quelques jours, de me montrer sa laideur. Du moins, sa souffrance. Des propos que je n’avais pas pensé pouvoir entendre de cette personne.

J’ai de bonnes amies qui m’ont soutenue, me soutiendront. Mais ça ne lave pas ce goudron épais qui me suffoque actuellement, cette cruauté qui empoisonne mon sang.

J’ai répondu. Un peu. Comme un met un pare-feu lorsque des flammes nous attaquent. Aurais-je dû me taire ? Laisser couler le flot de toute cette purulence ? J’ai lancé certainement une ou deux insultes senties. Pour le reste, je n’ai que tenté d’arrêter l’hémorragie en nommant le mal qui était fait et en demandant une fin à ce calvaire. La violence par la violence n’est pas une solution. Mais n’était-ce pas que de la simple autodéfense ?

On dirait que je ne crois pas encore à toute cette violence. Que ça me semble surréaliste tellement c’était inattendu, presque gratuit et agressif. Je hais l’idée que je serai confronté à cette personne encore. Parce que la vie.

Comment fait-on pour se laver l’âme ? Une âme boueuse de laideur humaine. Car c’est ainsi que je me sens.

Et moi qui veux tant croire à la gentillesse, à l’amour, à la compassion, à la beauté humaine. En ce moment, j’ai la croyance vacillante...

vendredi 5 janvier 2018

Vieillir

J’ai eu 37 ans il y a moins d’un mois... Je crois que c’est la première fois de ma vie que je me sens vieille. Je ne dis pas que je le suis. Je ne prétends pas que 37 ans soit un vieil âge. J’ai d’ailleurs toujours eu un rapport paisible avec le fait de vieillir. Mais voilà, je me sens un peu vieille et je ne sais pas si j’aime ça.

Il y a les traces sur mon visage. Que je n’ai jamais regardées avant. Mais que je scrutais l’autre jour pour la première fois tout en me demandant où s’arrêtaient mes cernes et où commençaient mes rides. Il y a ces cheveux blancs. Ces nombreux cheveux blancs. Qui disent que ma teinture est due, qui me rappellent que bien qu’ils soient là depuis mes 22 ou 23 ans, ils gagnent du terrain. Il y a ces jeunes que je côtoie quotidiennement. Lorsque j’y pense, je pourrais techniquement être leur mère. Mère... À l’âge que j’ai, le serai-je un jour ? Le glas est du mauvais côté. Non pas que ce soit un besoin absolu. Mais la vie qui décide pour toi, ça rend le choix un non choix. Et vieillir, vieillir toute seule... Dans un appartement petit, avec un chat, sans personne pour nous ouvrir les bras le soir lorsqu’on revient fatiguée. Sans personne pour nous encourager lorsqu’on, sans être malheureuse, on est épuisée de ce poids sur nos épaules.

J’ai la vie d’une femme de 18 ans. Mais j’en ai 37. Ce rapport serein que j’avais avec la vieillesse, assurément, il se transforme. La vieillesse dans le corps, inéluctable. La vieillesse dans la tête qui prend des couleurs différentes selon les jours. L’observation de notre façon de vieillir. Je suis de plus en plus la personne que je veux. Mais je n’ai pas pour autant la vie que je veux. J’y travaille. Mais c’est aussi une course du temps. C’est aussi se regarder vieillir et avoir peur de certaines choses pour notre avenir. Vieillir seule, ça fait un peu peur.